mardi 17 décembre 2013
samedi 14 décembre 2013
Dépliant touristique pour Paliera
Ce dépliant y va fort; je crois que ces méthodes de marketing se sont depuis perdues.
"Paliera, dans sa conception, s'apparente à la Messe des Pauvres d'Erik Satie [...]. Ses bases évoquent une ferveur fasciste; dans une oppressante profondeur de caves [...] vous avez les mains jointes et tenues dans les mâchoires d'un étau, et des mains d'acier gantées de cuir vous maintiennent à genoux et la tête basse, tandis qu'une lampe d'interrogatoire de police vous aveugle... puis, à mesure qu'on progresse vers les hauteurs, les étouffants ornements se font plus rares et on s'élève vers plus d'abstrait, jusqu'à évoquer la musique des années 70; et seule domine parmi les nuages la lumière intense et dorée d'en haut; là vous tombez à genoux de vous-même comme dans une vapeur [...]. C'est à raison qu'on la nomme "Paliera la Solaire"."
De fait elle s'est construite sur l'absurde devise: le sol n'est pas stable donc élevons-nous. Sans doute est-ce spirituellement chargé de sens. Mais dangereux dans le sens de l'architecture. Des immeubles s'écroulent de temps en temps. De fait des mystiques l'ont conçue, des hommes d'affaires l'ont construite et des fascistes la dirigent. Mais c'est encore énormément simplifier car leurs trois influences se sont exercées tour à tour voire toutes en même temps. Qui dirige? Bah tout le monde et personne, comme dans toute ville.
Voyez ici, comme le siège social de la compagnie d'assurance Paradis tente vainement d'approcher à l'apparente perfection de la ville haute.
Tu glorie speculum solis umbraculum
Da famulis gaudium post hoc exilium
Tu glorie speculum solis umbraculum
Da famulis gaudium post hoc exilium
mardi 10 décembre 2013
Mathovie en armes
La Mathovie est un Etat qui n'a jamais existé. Elle a un roi et des élections qui ont lieu tous les ans pour élire des représentants à la Chambre. On peut hiérarchiser l'inexistence de ce petit royaume fantoche: il est d'abord à la frontière entre deux grands Etats à l'existence tout aussi douteuse, mais qui sont beaucoup plus grands et puissants. En fait seule leur force armée en fait des puissances existantes. Bref. On ne va même pas en parler. Ensuite, plus on se rapproche de la cité de Mathobia et de ses environs, se multiplient les signes physiques d'un royaume, ou d'un tas de vieilles pierres en de vieux murs, le tout ayant été construit par les Mathoeufs. Parallèlement à ce qui semble donc évidemment une vraie cité, l'existence effective d'une cité proprement dite s'estompe dans le néant, pour ainsi dire. Si vous avez déjà croisé des Mathoeufs vous vous êtes aperçus qu'à mesure qu'on s'approche d'eux leur personnalité s'effrite d'autant plus rapidement et fortement qu'ils l'affirment avec véhémence et violence. Cela a donné le parti endwidiatzion (individuation) puis neuwe endwidiatzion qu'il est inutile de traduire. il en ressort que tous les 50 ans apparaît un nouveau parti d'individuation qui traite son précédent de réactionnaire. Bref, le roi a eu un important procès contre la Mort et a perdu. D'infâmes avocats l'ont environné durant les 600 000 derniers jours de son agonie, lui acquérant toujours de nouveaux délais, octroyant des recours en cassation et autres gains de temps et perte de santé physique et mentale. Il y a mille prétendants plus ou moins consanguins.
En attendant, les élections ne sont nullement troublées par cet évènement, ni par les inondations ni par la grave cris internationale, ce dont la presse mathovienne et internationale s'émerveille malgré la réputation de sang-froid des Mathoeufs.
Or pendant que tout se passe bien, une guerre civile ravage la région. Les Mathoeufs passent tout à fait à côté de cette crise qui affecte visiblement leur cité d'une manière pourtant physique et préoccupante. On aurait vu les isoloirs effectivement pleins de vie mais au milieu de ruines; les transports en commun avancer au rythme habituel très lent au milieu du chaos. Plus inquiétant, sans aucune autorisation politique ni aucune annonce, l'armée s'est mise en marche pour régler la crise. Apparemment c'est constitutionnel, et autorisé même si personne ne s'est aperçu que c'était la guerre. C'est dire si ces gens sont responsables et ont confiance en leurs institutions et leur armée. Celle-ci se comporte d'ailleurs impeccablement bien.
En attendant, les élections ne sont nullement troublées par cet évènement, ni par les inondations ni par la grave cris internationale, ce dont la presse mathovienne et internationale s'émerveille malgré la réputation de sang-froid des Mathoeufs.
Schéma politique de Mathovie. Si j'avais voulu le caricaturer j'eusse pris un seul mathoeuf avec noeud papillon bicolore. |
vendredi 6 décembre 2013
Divertissement à la mode
Il y a 50 ans, la ville de Kornikograd n'était encore qu'un modeste chef-lieu de gouvernement agricole. C'est aujourd'hui une cité dynamique et, la nuit tombée, sa fureur sophistiquée s'étend aux divertissements à la mode qui illuminent les caves des clubs et des magasins, comme les combats de rats.
"Des combats de rats? C'est sordide et ça n'a rien de sensationnel!
-Tu ne vois pas plus loin que ton nez. Tu verras, c'est fascinant." Passée une volée de marches et deux gorilles qui exigent le ticket, une salle de dimensions moyennes, mais avec, aux quatre angles d'un ring comme une arène miniature, de grands écrans dont on comprend qu'ils sont répartis en deux couples identiques destinés à présenter deux vues du spectacle à deux parties du public. La foule n'est pas énorme mais la salle est surpeuplée et l'excitation est de plus en plus forte. "Regarde! Voilà les champions! "presqu'avec mépris. A. ne peut pas bien voir à cause de la foule massée contre la barrière. Deux vieux rats d'égout se traînent en boitant. A. fait la moue. Vu comme ça, ça ne vaut pas la peine de se tordre le cou pour essayer de les voir. Mais on comprend, à regarder vers le haut les écrans qui viennent de s'allumer quand le présentateur a pris la parole pour présenter les champions., qu'ils boitent et se traînent à cause de ce qu'ils portent. On voit sur chacun des écrans, à tour de rôle, deux cités en armes. Elles semblent habitées ou composées de micro-organismes unicellulaires capables de s'assembler pour former des structures menaçantes: des piques, des pinces, des vis... ça ne se voit pas si on regarde les rats. Ceux-ci se traînent tant bien que mal l'un vers l'autre, s'évitent, hésitent un long moment sous les cris du public. "Non mais ils négocient la paix?! -C'est l'ONU ma parole haha!" Ils se tournent autour d'un air menaçant, se crachent dessus et sifflent, sans encore s'attaquer. Et tout lentement à cause de leur âge. Ils s'éloignent de nouveau alors que les structures sur les écrans sont de plus en plus élaborées et fantastiques. Enfin ils s'attaquent très mollement. ils se blessent aux pattes, au museau, à la queue, aux oreilles. Mais c'est sur les écrans que se passe l'intéressant: la bataille s'y est engagée et elle est difficile à suivre; c'est-à-dire que les structures se jettent les unes sur les autres, s'empoignent de toutes parts et se déchiquettent. Des masses noircies en tombent. Ce n'est pas tout: quand une structure ou groupe de structures a pris les dessus sur une ou un groupe d'autres, ceux-ci se rétracte et se reforment plus loin entre les poils, en un mur de pointes. Les attaquants se déversent alors sur ces défenses de fortune et les assiègent. S'ensuit un combat furieux qui se poursuit jusqu'au moment où les vaincus sont totalement détruits ou, plus rarement, s'ils atteignent l'épiderme du rat; alors le combat prend encore une autre tournure: les vaincus investissent l'épiderme et les derniers combats, longs et féroces, ressemblent à des guérillas, et font visiblement souffrir celui sur lequel ils se déroulent, qui se retourne, couine et se gratte et mordille à l'emplacement qu'on devine être celui de la bataille. Les écrans, par moments, se segmentent pour montrer différentes zones, où les évènements sont particulièrement remarquables, ou les champs de bataille où gisent les vaincus: des masses énormes de carcasses flasques et noires, des structures mutilées, abattues, qui se traînent, des unités séparées de toute cohérence; des structures ennemies passent sur elles et les extermine ou les récupère toutes ou en partie. Ces combats, qui se répètent jusqu'à ce qu'une des colonies prenne définitivement le dessus et extermine sa rivale, ne durent que quelques secondes et sont considérablement ralentis sur les écrans. Ceux-ci, d'ailleurs, peuvent bien diffuser un montage pré-enregistré voire quelque chose qui n'a rien à voir avec le combat des rats, en somme ça peut bien être truqué -mais vous l'aurez deviné.
Mais à quoi pensent-ils? Pendant que Kornikograd travaille et se divertit, peut-être qu'une puissance obscure dirige leur pays ou leur planète vers un autre pays ou une autre planète pour qu'ils soient obligés de s'affronter jusqu'à la mort.
"Des combats de rats? C'est sordide et ça n'a rien de sensationnel!
-Tu ne vois pas plus loin que ton nez. Tu verras, c'est fascinant." Passée une volée de marches et deux gorilles qui exigent le ticket, une salle de dimensions moyennes, mais avec, aux quatre angles d'un ring comme une arène miniature, de grands écrans dont on comprend qu'ils sont répartis en deux couples identiques destinés à présenter deux vues du spectacle à deux parties du public. La foule n'est pas énorme mais la salle est surpeuplée et l'excitation est de plus en plus forte. "Regarde! Voilà les champions! "presqu'avec mépris. A. ne peut pas bien voir à cause de la foule massée contre la barrière. Deux vieux rats d'égout se traînent en boitant. A. fait la moue. Vu comme ça, ça ne vaut pas la peine de se tordre le cou pour essayer de les voir. Mais on comprend, à regarder vers le haut les écrans qui viennent de s'allumer quand le présentateur a pris la parole pour présenter les champions., qu'ils boitent et se traînent à cause de ce qu'ils portent. On voit sur chacun des écrans, à tour de rôle, deux cités en armes. Elles semblent habitées ou composées de micro-organismes unicellulaires capables de s'assembler pour former des structures menaçantes: des piques, des pinces, des vis... ça ne se voit pas si on regarde les rats. Ceux-ci se traînent tant bien que mal l'un vers l'autre, s'évitent, hésitent un long moment sous les cris du public. "Non mais ils négocient la paix?! -C'est l'ONU ma parole haha!" Ils se tournent autour d'un air menaçant, se crachent dessus et sifflent, sans encore s'attaquer. Et tout lentement à cause de leur âge. Ils s'éloignent de nouveau alors que les structures sur les écrans sont de plus en plus élaborées et fantastiques. Enfin ils s'attaquent très mollement. ils se blessent aux pattes, au museau, à la queue, aux oreilles. Mais c'est sur les écrans que se passe l'intéressant: la bataille s'y est engagée et elle est difficile à suivre; c'est-à-dire que les structures se jettent les unes sur les autres, s'empoignent de toutes parts et se déchiquettent. Des masses noircies en tombent. Ce n'est pas tout: quand une structure ou groupe de structures a pris les dessus sur une ou un groupe d'autres, ceux-ci se rétracte et se reforment plus loin entre les poils, en un mur de pointes. Les attaquants se déversent alors sur ces défenses de fortune et les assiègent. S'ensuit un combat furieux qui se poursuit jusqu'au moment où les vaincus sont totalement détruits ou, plus rarement, s'ils atteignent l'épiderme du rat; alors le combat prend encore une autre tournure: les vaincus investissent l'épiderme et les derniers combats, longs et féroces, ressemblent à des guérillas, et font visiblement souffrir celui sur lequel ils se déroulent, qui se retourne, couine et se gratte et mordille à l'emplacement qu'on devine être celui de la bataille. Les écrans, par moments, se segmentent pour montrer différentes zones, où les évènements sont particulièrement remarquables, ou les champs de bataille où gisent les vaincus: des masses énormes de carcasses flasques et noires, des structures mutilées, abattues, qui se traînent, des unités séparées de toute cohérence; des structures ennemies passent sur elles et les extermine ou les récupère toutes ou en partie. Ces combats, qui se répètent jusqu'à ce qu'une des colonies prenne définitivement le dessus et extermine sa rivale, ne durent que quelques secondes et sont considérablement ralentis sur les écrans. Ceux-ci, d'ailleurs, peuvent bien diffuser un montage pré-enregistré voire quelque chose qui n'a rien à voir avec le combat des rats, en somme ça peut bien être truqué -mais vous l'aurez deviné.
Vue d'un combat |
Vue ombrée en vitesse par le régisseur. Rien que cela vous montre bien que c'est une arnaque: il a mis dix minutes à tout torcher, c'est rapide mais pas assez pour avoir été fait en temps réel. |
vendredi 29 novembre 2013
Résolutions
Voilà le début de la résolution des conflits: éclaircie en vue. Et pourtant...
L'orangeatorium de la dernière fois vous a un peu désemboussolés je crois, alors voilà: je tente ma chance avec la jaunisse. Et voila comme disent les Américains.
Mesdames et messieurs, le cliffhanger le plus nul de tous les temps. |
mardi 19 novembre 2013
Illustration possible
Illustration possible pour Jabberwocky de Lewis Carroll. Bien sûr c'est hasardeux mais peut-être moins dangereux qu'une traduction de mots. Cela dit ce n'est pas un bon exemple vu que j'ignore comment prononcer la moitié des mots de la chanson. Alice elle-même donne de celle-ci un résumé parfait: quelqu'un a tué quelque chose.
vendredi 15 novembre 2013
Conflits
Suite du nain. J'y introduis quelques nouveaux personnages, notamment une dame aveugle dont le costume essaie d'être bleu, un vieil homme satisfait d'avoir réalisé en mourant le clou de sa carrière de farceur, et une sorte de caricature de Hollandais étonné qui semble conforter l'idée par ailleurs discutable que la scène se passe aux Pays-Bas ou dans quelque petit comptoir hanséatique sur le déclin. Oh sur le déclin, oui.
mardi 12 novembre 2013
Certains matins...
Ce n'est pas le nain, juste une petite histoire sans queue ni tête pour expérimenter une technique cinétique. N'est-elle pas très cinétique? C'est d'ailleurs même un problème réflexion faite (pas au point). Pour lire, suivez toujours les lignes qui devraient être horizontales.
Quelle surprise! Silas Leksa n'est en fat qu'un médiocre petit-bourgeois qui a mal dormi... et il semblerait que jusqu'à aujourd'hui son pire cauchemar était son réveil.
Quelle surprise! Silas Leksa n'est en fat qu'un médiocre petit-bourgeois qui a mal dormi... et il semblerait que jusqu'à aujourd'hui son pire cauchemar était son réveil.
vendredi 8 novembre 2013
Le nain étoilé
Début de la première partie intitulée Catalogue des vanités. Je l'ai tant remaniée qu'enfin elle est ce qu'elle est; sais bien qu'elle est quelque peu incohérente. Quant à ce qu'elle laisse à désirer en qualité, je ne m'en suis rendu compte que là parce qu'elle est en trop grand; du moins cela permet-il de lire le texte que j'ai oublié de repasser à l'encre et ce s'arrangera à l'avenir (aah, l'avenir...). Le docteur Charançon est rescapé d'un naufrage. Il ressemble vaguement à Nicolas Sarkozy; ça n'a rien de politique vu qu'il ressemble à cela depuis plus longtemps que je n'ai la moindre idée de Nicolas Sarkozy. D'ailleurs il semble que cette coïncidence m'ait amusé car plus loin j'ai un sosie de François Hollande et la même remarque s'y applique.
Ah? Un conflit se prépare! Restez branchés.
jeudi 7 novembre 2013
Notes supplémentaires sur la Coffésie et les environs (1)
Sur la fin de l'époque royale, la Bourse Universelle (qui fut remplacée par la Bourse Globale après ce qui suivit, on ne sait pas vraiment ce que ça a changé) avait mis en place, dans cet ensemble de petites républiques pauvres, un système rationnel de gestion des productions, de sorte que la Coffésie fut spécialisée dans la production de fraises et de viande bovine, ce qui eut pour conséquence de ruiner ses sols et son agriculture; de plus, après la révolution, plus aucune importation ne fut possible de sorte que l'alimentation devint un problème dramatique. Il y eut une longue période de chaos et de guerres civiles à laquelle les historiens commencent tout juste à s'intéresser, lors de laquelle, semble-t-il, se déroulèrent les pires atrocités. Le parti de Jean-Pierre Coffe arriva donc au pouvoir et décréta que la consommation de viande rendait les humains agressifs; elle fut interdite. Parallèlement le symbole de la Fraise était repris (après avoir symbolisé conjointement avec le boeuf, le petit royaume dérisoire de Coffésie) en opposition avec les républiques jaunes des côtes du sud (bananières).
samedi 2 novembre 2013
Chiroptère bizarre
mardi 22 octobre 2013
La civilisation d'acier (9)
Il serait injuste de qualifier de "gaffe" du gouvernement ce qui n'était somme toute qu'un malentendu à l'échelle nationale, reste que le vase a débordé et que la cote de popularité du gouvernement est descendue au-dessous des 2770 points sur 20.000 ce qui implique qu'il va être obligé de démissionner et que de nouvelles élections vont avoir lieu.
Il s'est agi d'un vaste plan, décidé dans l'urgence par les stagiaires du ministère de la santé publique (sur la base d'un exercice d'alerte en cas de conflit nucléaire généralisé pour lequel ils avaient eu 18/20 avec les félicitations du jury) consistant à déplacer les populations menacées dans les montagnes environnantes, avec distribution de masques à gaz et décontamination de masse. Or le plan, parfait sur le papier, n'a pas pu être synchronisé à cause d'une erreur de comptabilité de sorte qu'il n'a été mis en oeuvre que le lendemain, c'est-à-dire à la seconde près mais avec un jour de retard. Du même coup sont apparus à la population l'exactitude du gouvernement et son inutilité totale, autrement dit la poudre aux yeux représentative, selon les mécontents de plus en plus nombreux, de la civilisation du mensonge. De sorte que le nuage rouge a fait son entrée dans Uwens et que la ville est devenue folle. Les primaires de nombreux partis sont déjà organisées et le tocsin résonne un peu partout. Nul n'ignore que le parti populiste confédération nutritionniste de Jean-Michel Cohen ne représente que la chaîne de supermarchés Honnête Consommation qui, convoitée par les deux géants WM (World Miscellaneae) et CDL (constellation du Lion), était pratiquement à l'origine de la révolution coffésienne. Se présentant comme centriste, il drague l'électorat des deux bords en proposant un gouvernement "sans colorants ni conservateurs". La tête du parti semble acquise au vieux seigneur de guerre Cohen. Les anarchistes n'auront pas de primaires non plus. Et leur chef n'a jamais été vu que couvert d'un énorme scaphandre. Les royalistes devront choisir entre 243 prétendants et veulent attirer l'attention de la jeunesse en organisant pour cela un tournoi façon chevalier.
Sérieusement, essayez de deviner ce que cette illustration a d'écologique. Elle a vraiment quelque chose d'écologique.
vendredi 18 octobre 2013
mardi 15 octobre 2013
La civilisation d'acier (8)
L'opinion publique est de nouveau gravement sous tension: depuis des semaines des témoignages avaient commencé à circuler, parmi des villages de la région de Zoïma, sur la formation d'un grand nuage rouge fongiforme flottant au-dessus des ruines de la ville. Les violents orages qui ont littéralement inondé la région, pas plus que les puissantes bourrasques qui ont suivi ne l'ont dispersé, et il a continué de s'épaissir; plus inquiétant, il s'est très nettement déplacé vers le Nord-Ouest; il va même prodigieusement vite, et au fil des jours sa trajectoire a semblé se fixer malgré des vents divergents dans la direction de la capitale. Saisi, l'Etat s'excuse: on parle à droite comme à gauche d'une monumentale opération d'intox destinée à déstabiliser le gouvernement dans une passe historiquement difficile; parallèlement, les autorités ont fait évacuer un grand nombre de localités se trouvant sur la trajectoire du nuage de telle manière qu'il est difficile de dire s'il s'agit plus de protéger les populations de l'éventuel danger qu'il représente ou de dissimuler le phénomène, d'autant qu'il n'a pas encore pu être déterminé si le nuage est toxique. Il a hier survolé la ville de Solm-Solm, à 145 km au Sud-Est d'Uwens, y provoquant une grande terreur. D'après des témoignages un grand nombre d'incendies à la cause non encore établie se sont déclarés sur son passage et, pour toute certitude, trois bataillons d'infanterie et une brigade de carabiniers, ainsi que douze pièces d'artillerie de siège, ont été acheminés jusqu'à la ville avec laquelle les communications sont pratiquement coupées. On sait que ces troupes sont actuellement en station au nord de la ville et que de nombreux actes d'insubordination sont à déplorer.
La presse internationale a copieusement réagi à cette nouveauté: le Daily wind craint fort les conséquences de l'incident à l'étranger; le Freitag spiel ose un rapprochement lourd d'implications avec les récents essais nucléaires du groupe Newksaros (nukes are us) tandis que le Rosso della sera remarque sobrement que "c'était de la bonne". Quoiqu'il en soit, le gouvernement a gardé le silence à ce sujet et, hormis le lancement de campagnes de vaccination dans les villes où les manifestations contre le nuage ont été les plus fortes, a généralement semblé ignorer toute l'affaire, un silence qui exaspère de plus en plus la population déjà sur les dents et est interprété par certains comme la preuve d'une implication de l'Etat dans la catastrophe supposée, par d'autres comme la preuve d'une vision totalement erronée de la situation; un spécialiste aurait laissé échapper que "le nuage était hallucinogène et s'était pour ainsi dire auto-engendré".
vendredi 11 octobre 2013
Tous les jours, Edgar enfonce sa propre porte
Vieux texte et illustration pas trop soignée en guise de premier remplissage en attendant quelque chose à voir...
"Tu vois, il ne faut pas s'en étonner. Elle me hait, elle ne veut plus m'ouvrir. Regarde-la: le mécanisme est out abîmé, à force que je le force, que je la frappe. Un jour, il va se casser.
-Cesse donc de la frapper, offre-lui de l'huile, elle te pardonnera peut-être.
-Ce n'est pas ça, gémit-il.
-Tu n'aurais pas dû jeter la clé dans le fleuve pour cette misérable histoire de rideaux...
-Ce n'est pas ça non plus, sanglota-t-il. Tu sais, elle fait la coquette, je lui en ai déjà ramené des dizaines, des clés. J'ai même fait venir d'excellents serruriers pour qu'ils en refassent une identique, avec un joli ruban... en soie! Rien à faire, elle ne veut pas m'ouvrir.
-Et elle refuse de te dire ce qui la contrarie?
-Penses-tu! Cette affreuse coquette. Ce n'est qu'une porte, jamais elle ne me dira ce qui ne va pas."
Fatigué, j'écourte la discussion, la même à quelques détails près depuis 23 ans. Edgar, tremblant de résignation, secoué de sanglots de remords et de regrets, applique un large coup d'épaule à la porte couverte d'hématomes. Elle vole d'un coup sec, en un gémissement lassé, haineux et désespérément laissé sans réponse. Pauvre Edgar, tant d'histoires pour une porte qu'il serait plus simple de changer tout entière -mais il ne s'y résoudra jamais: et dire qu'il y a sa femme qui l'attend derrière, le même sourire pincé, depuis 23 ans!
"Tu vois, il ne faut pas s'en étonner. Elle me hait, elle ne veut plus m'ouvrir. Regarde-la: le mécanisme est out abîmé, à force que je le force, que je la frappe. Un jour, il va se casser.
-Cesse donc de la frapper, offre-lui de l'huile, elle te pardonnera peut-être.
-Ce n'est pas ça, gémit-il.
-Tu n'aurais pas dû jeter la clé dans le fleuve pour cette misérable histoire de rideaux...
-Ce n'est pas ça non plus, sanglota-t-il. Tu sais, elle fait la coquette, je lui en ai déjà ramené des dizaines, des clés. J'ai même fait venir d'excellents serruriers pour qu'ils en refassent une identique, avec un joli ruban... en soie! Rien à faire, elle ne veut pas m'ouvrir.
-Et elle refuse de te dire ce qui la contrarie?
-Penses-tu! Cette affreuse coquette. Ce n'est qu'une porte, jamais elle ne me dira ce qui ne va pas."
Fatigué, j'écourte la discussion, la même à quelques détails près depuis 23 ans. Edgar, tremblant de résignation, secoué de sanglots de remords et de regrets, applique un large coup d'épaule à la porte couverte d'hématomes. Elle vole d'un coup sec, en un gémissement lassé, haineux et désespérément laissé sans réponse. Pauvre Edgar, tant d'histoires pour une porte qu'il serait plus simple de changer tout entière -mais il ne s'y résoudra jamais: et dire qu'il y a sa femme qui l'attend derrière, le même sourire pincé, depuis 23 ans!
mardi 8 octobre 2013
mercredi 2 octobre 2013
mercredi 25 septembre 2013
la civilisation d'acier (6)
Nouvelle bataille parlementaire, cette fois autour du scandale des cloches. En effet, le bureau du patrimoine s'étant opposé à la destruction de vieilles horloges cosmiques du Moyen-Âge et cadrans solaires dans les lieux de culte principaux (soutenu en cela par un certain nombre de syndicats et d'associations de consommateurs), les carillons constituent le dernier moyen légal de savoir l'heure en attendant que la chambre des sciences aie réglé la question de sa mesure, de sorte que l'Eglise, rapidement et de façon surprenante, a inconsciemment repris une influence considérable. Tout le monde prête l'oreille au son des cloches, que ce soit lorsque les heures sonnent ou quand on célèbre une fête religieuse. Une commission préfectorale conduite par des personnalités proches du parti Progrès & Progrès et du gauche gauche parti de gauche de gauche a alerté le gouvernement sur le danger que représente cette innommable régression des moeurs. Selon eux, l'Eglise abuse d'un arrêté pris précédemment et reconnaissant les carillons comme d'intérêt public, l'utilisant pour ramener des fidèles dans ses temples. Ils prennent comme symptôme le projet de nouvelles églises dans les quartiers hors de portée de celles existantes (habilement dissimulées sous l'appellation de temporium) et de nouvelles statues dans les niches où d'anciens révolutionnaires les avaient fracassées: on craint une nouvelle époque de fanatisme barbare.
La commission a également pointé du doigt le regain de vitalité d'anciens cultes lunaires; deux messes lunaires en pleine nuit, qui n'étaient plus sonnées depuis deux siècles, sont de nouveau sonnées. On parle de tapage nocturne, d'autant que, plus curieux encore, ces manifestations trouvent des adorateurs pour y répondre en chantant.
La commission a également pointé du doigt le regain de vitalité d'anciens cultes lunaires; deux messes lunaires en pleine nuit, qui n'étaient plus sonnées depuis deux siècles, sont de nouveau sonnées. On parle de tapage nocturne, d'autant que, plus curieux encore, ces manifestations trouvent des adorateurs pour y répondre en chantant.
vendredi 20 septembre 2013
Dîner
Hou, blogger n'a aucun intermédiaire entre trop grand et trop petit... Outre que comme ça on voit comme c'est approximatif, dites-moi: pouvez-vous me lire? Si le pouvez alors j'ai raté un examen d'une manière totalement insensée. Si ne le pouvez, j'ai rien dit.
Du temps qu'il vivait dans le siècle, Silas Leksa jouait au cuistre; il faut peut-être expliquer qu'il cite Clément Marot: dans ce poème Silène est bourré et se casse la figure; apparemment la mythologie attribue à cet incident la rougeur du nez des alcooliques. Reste que ce pauvre Mjedvid est impardonnable. Pourtant, quiconque a déjà eu la nausée (wink) peut comprendre... Mais ce n'est pas encore comme ça que Silas Leksa est devenu moine.
Heu... maintenant que je le revois, c'est... vulgaire... L'incident de mon écriture illisible m'a ravagé de doutes quant au pouvoir figuratif des mots et des dessins.
vendredi 13 septembre 2013
Vestiges antiques
Voilà une couple de vestiges découverts en Sémantie et appartenant selon toute vraisemblance à l'ancienne civilisation sémante qui aurait régné sur un territoire immensément plus vaste que les actuels république de Sémantie, empire de Sémantie (deux Etats n'ayant rien à voir l'un avec l'autre) et Patousie.
Et y a-t-il le moindre rapport entre la Sémantie et la patousie. Si on avait quoi que ce soit à en cirer. La curiosité n'est pas un motif suffisant pour s'aventurer jusque dans ce désert, surtout quand on a des responsabilités en ville, et qu'on n'est pas archéologue. Par ailleurs les archéologues viennent sur ces lieux dans le seul but de s'arracher les cheveux de désespoir, parce qu'il est impossible de trouver le moindre document concernant l'usage de ces monuments ou la perception que ses auteurs en avaient.
Cette curieuse muraille enjambe un gouffre vraisemblablement artificiel. On pense à un sanctuaire. Vous ne devinerez jamais d'où provient la forme de cette structure. |
lundi 9 septembre 2013
La civilisation d'acier (5)
A côté de ce qu'il se passe dans la capitale de Patousie, les dernières nouvelles concernant Zoïma font figure de divertissement, de diversion... Ce serait probablement rendu public pour cela si le gouvernement n'avait pas peur de déclencher une crise de panique. Mais c'est si clownesque. Cela dit ce qu'il se passe dans Uwens est aussi clownesque. S'il n'arrive pas à se rendre crédible, le gouvernement va devoir dissoudre l'assemblée nationale (il y sera contraint par la chambre des représentants du peuple et en général les deux tiers de la chambre des technocrates, eux-mêmes contraints à cela par le cabinet de l'opinion publique lui-même contraint par on-ne-sait qui...). Cette dissolution, presqu'automatiquement suivie de la démission du gouvernement, laissera deux des trois organes principaux du pouvoir vacants; le dernier, qui est la chambre des magistrats, devra démissionner sous peine d'être dissolue. Quelle différence cela fait, je l'ignore. On s'en fout, car alors il faudra élire la nouvelle assemblée; et pour cela, depuis toujours dans ce pays, les partis prennent les armes. Et vu qu'il n'y a pas de pouvoir en place à ce moment, c'est l'anarchie totale. Une fois ça a duré trente ans. Cette fois-ci, dans le contexte de la révolution coffésienne, on se doute que la WM et autres se préparent à intervenir. La Patousie tremble de fond en comble à cette idée.
Mais on s'en fout. Sous l'énorme trou béant dans la grande place de Zoïma, il y a une échelle métallique posée par les soldats, et au bout de cette échelle il y a un escalier très ancien qui descend jusqu'à une profondeur inconnue; et tout autour il y a ça.
Mais on s'en fout. Sous l'énorme trou béant dans la grande place de Zoïma, il y a une échelle métallique posée par les soldats, et au bout de cette échelle il y a un escalier très ancien qui descend jusqu'à une profondeur inconnue; et tout autour il y a ça.
vendredi 6 septembre 2013
La civilisation d'acier (4)
Désolé du retard, je cherchais une excuse pour mon retard. Les raisons pour lesquelles nous n'irons pas à Zoïma... Nous y avons un correspondant clandestin; inutile de préciser qu'il a tenu à garder l'anonymat; il se trouve probablement dans les environs de la ville et en expédie nombre d'informations nouvelles sur la situation qui, semble-t-il, évolue et continue à évoluer. Le périmètre sécurisé s'est beaucoup étendu, ce qui semble favoriser l'hypothèse des radiations, ou de quelqu'autre forme de contamination. Mais pénétrer cette enceinte ne fut pas difficile car tous les postes de garde étaient déserts. Les entrées de la ville étaient solidement barricadées et hérissées de mitrailleuses, mais pas âme qui vive. Notre correspondant est passé rapidement entre des tas de matériel abandonné et ne s'est pas attardé car la nuit tombait.
A cette occasion, il a pu vérifier une des rumeurs bizarres concernant la garnison, car celle-ci s'est manifestée. Il s'agit de la rumeur faisant état de hurlements monstrueux ou de chants blasphématoires dans la nuit. Des curieux rôdaient déjà en nombre parmi les entrepôts de la périphérie ouest, et observaient à l'occasion les mouvements des soldats, de moins en moins logiques; il semble que la tension soit devenue palpable parmi eux. A la tombée du soir, ils se déplacent toujours en rangs (en meutes serait plus exact) mais furtivement et en gémissant à chaque pas, grognant, murmurant, et d'une manière assez grotesque. Ils sèment derrière eux des pièces d'uniforme et d'équipements, et leur allure est d'autant moins réglementaire que voûtée et tordue.
Zoïma troisième état |
C'est dans les derniers feux du crépuscule qu'on entend les chants. Ils viennent selon certains de l'église, selon d'autres des collines à l'écart. Ils commencent par des cris déments, et ces cris, lentement, s'organisent entre eux selon une harmonie très désagréable et même glaçante. Notre correspondant s'est aventuré du côté des collines et en a ramené une hypothèse stable: il dit qu'un officier ingénieux rassemble ses hommes à l'écart et les fait extérioriser leur malaise en hurlant, et qu'à partir de là il leur fait chanter des psaumes. Il dit avoir distingué "Awewuia" à la fin d'une de ces séances. Il ajoute que parfois ce sont semble-t-il des chansons paillardes. Mais on n'en distingue pas les paroles.
Notre correspondant devrait prendre le chemin du retour, mais son dernier message, où il se défend de "laisser tomber les rubis", laisse entendre qu'il ne va pas le faire tout de suite.
mardi 3 septembre 2013
Encore une ville
peut-être en avez-vous marre de mes vieilles villes jaunes. Celle-ci s'est mise à ressembler à Babylone par association d'idées: Nergal veille sur elle on dirait, ou quoi que ce soit; et peut-être qu'on a foutu cette statue à cet endroit parce que la grande tour sur la gauche ressemble vaguement à Etemenanki (la tour de Babel historique). Après m'en être avisé j'ai donc décidé que ce serait Bhavabul (aussi appelée Bavobylonav c'est-à-dire Babylone en javanais par association d'idées très touristique et/ou idéologique).
... et cette cité est en train de dépérir par manque de romains plats!
Bhavabul: secteur 79 |
lundi 2 septembre 2013
Silas, le chevalier au Pancréas
Il est peu probable que qui que ce soit se souvienne de ce pauvre Silas Leksa. La dernière fois il était moine. Il a perdu les pédales.
"Messire Silas chemine, pensif, jusqu'au moment où il entre dans une forêt, et alors il entendit, au milieu de la feuillée, un cri de douleur perçant; il se dirigea aussitôt de ce côté; quand il fut parvenu à cet endroit, il vit un pancréas dans un lieu défriché, et un cerveau qui le tenait par la queue et lui brûlait entièrement les reins d'une flamme ardente. Silas se demande lequel des deux il aidera. Il se dit alors qu'il portera secours au pancréas,car on ne doit faire que du mal à un être malfaisant et cruel; or le cerveau est malfaisant, et le feu lui sort de la gueule tant il est plein de férocité. Silas décide donc de le tuer en premier. Si le pancréas l'attaque ensuite, il se battra contre lui. Pour lors la pitié l'incite et l'exhorte à porter secours à cette bête généreuse et noble. Avec son épée polie et brillante, il va donc attaquer le cerveau maléfique. Il le tranche jusqu'à terre et continue de tronçonner les deux moitiés; il frappe et frappe encore et fait si bien qu'il le hache et le met en pièces. Quand il eut délivré le pancréas, il pensa que celui-ci allait se jeter sur lui; mais la bête n'eut jamais cette intention. Ecoutez donc ce que fit le pancréas: il se comporta comme une créature noble et de bonne race, car il commença à donner l'impression qu'il allait se rendre au chevalier; il tendait vers lui ses pattes jointes et s'agenouillait devant lui, et toute sa face se mouillait de larmes en signe d'humilité. Monseigneur Silas sait avec certitude que le pancréas le remercie et qu'il s'humilie devant lui parce qu'il l'avait délivré de la mort. Cette aventure lui plaît donc beaucoup. Il essuie sur son épée le venin et l'ordure du cerveau et puis, l'ayant remise dans son fourreau, il reprend son chemin, et le pancréas prend place à son côté, et jamais plus il ne le quittera. Il sera toujours avec lui, car il veut le servir et le protéger."
dimanche 1 septembre 2013
Septembre, déjà?
Oui, on est le premier septembre déjà, et plusieurs personnes en ont ressenti l'agression. Nous ne sommes pas encore allés à Zoïma car il y a du nouveau et en conséquence nos plans ont changé, j'expliquerai plus tard. Le spectre de la civilisation d'acier se répand comme une épidémie. Trois gouvernements ont déjà dû démissionner depuis le début de la catastrophe dont l'épicentre pourrait évidemment être Zoïma. On voit dans les rues des ombres se déplacer aussi furtivement que des feuilles mortes dans le vent, ramper le long des murs, fouiller dans les poubelles, sans que les passants effarés puissent dire si ce sont des humains, des animaux ou des "spectres". Plusieurs se sont déjà plaints d'agression. Apparemment rien de grave, mais un certain Hostim Slug rapporte avoir été agressé dans sa chambre fermée à clé: quand il s'est réveillé en pleine nuit à cause d'un cauchemar, il y avait une sorte de serpent lové autour de son ventre. Il a saisi une paire de ciseaux sur sa table de nuit et a tranché la chose dont les deux morceaux se sont enfuis dans un coin d'ombre d'où ils n'ont plus reparu. "ça se nourrit de tripes," a dit M. Slug avec quelqu'humour.
Plus sérieusement, ce pourrait être une piste à suivre pour résoudre le problème des disparitions. La miliche a organisé des patrouilles supplémentaires dans plusieurs villes. Pour ce qui est des "ombres", on n'exclut pas la possibilité de créatures irradiées échappées du périmètre interdit de Zoïma. C'est-à-dire que le silence concernant ce cas spectaculaire donne de la voix à toutes les rumeurs les plus folles.
lundi 26 août 2013
Costumes pour "La tentation de Saint Antoine" (suite)
Désolé pour ce retard inadmissible. Le type chargé de dessiner les costumes n'a été retrouvé qu'hier, ivre-mort sous une massive table en bois vraiment énorme dans le sous-sol d'un bouge sordide. Il avait avec lui, il est vrai, nombre de feuillets témoignant de ce qu'il avait essayé de travailler. Mais excepté les deux premières figures reproduites ci-après, toutes sont a priori inexploitables d'un point de vue scénique. Quand il est revenu à lui, on a demandé au dessinateur des précisions et il a répondu "Débrouillez-vous". On l'aurait viré s'il n'avait pas démissionné.
Les originaux sont en un état déplorable. Il a fallu recopier patiemment ceux qu'on pouvait encore discerner.
Les originaux sont en un état déplorable. Il a fallu recopier patiemment ceux qu'on pouvait encore discerner.
Notes: <débrouillez-vous>
- 1-2: Démons (?) Ceux-ci sont utilisables.
- 4-5-7: Masques (?)
- 3-6-8-9-10-11-12: figures inexploitables.
jeudi 22 août 2013
La civilisation d'acier (#)
Les Facultés Jansénistes à Uwens. De gauche à droite l'église St Smic, la direction et l'internat. |
Cet appendice n'a pas de numéro car, moi et quelques autres, nous allons à Zoïma tirer les choses au clair une bonne fois pour toutes. Si les grands quotidiens d'information nagent dans un discrédit monumental dont ils ne se relèveront pas de sitôt, il n'en est pas moins frappant que l'affaire de la civilisation d'acier, après avoir fait couler des flots d'encre, est subitement passée de mode et s'est trouvée dans un black-out aussi total qu'inexplicable. Il est tout naturel de penser qu'il s'agit de censure, d'autant plus que tous les accès vers Zoïma sont surveillés par des effectifs de police considérables. Plus curieux, on y a vu entrer des camions militaires chargés d'explosifs. Qu'ils tiennent la population de la ville sinistrée à l'écart dans un camp sommaire et vraisemblablement provisoire, et qu'ils veuillent abattre un certain nombre de bâtiments en ruines devenus dangereux, ça se tient, mais à cette époque où l'information est devenue aussi honnie que nécessaire on ne peut se contenter de cette version des faits. Il y a d'autres rumeurs bien différentes. Peut-être ne cherchent-elles qu'à ranimer l'attention du public pour la ville aux édifices rouges. Si elle était bien traitée, cette information pourrait déclencher une lame de fond d'une puissance incalculable, je le tiens d'un journaliste qui est parti pour Zoïma depuis un mois et... pas encore revenu. Peut-être que sa disparition fait partie du "bon traitement" de l'information.
Alors pourquoi les facultés jansénistes sont-elles impliquées là-dedans, ou plutôt comment. Cela reste à découvrir. Mais on sait de source sûre qu'il y a un lien: c'est là qu'ont été envoyées les copies d'écritures trouvées dans les ruines de l'hôtel de ville et elles viennent d'être saisies lors d'une perquisition sous mandat de ... la routine, prêtres pédophiles, fraude fiscale et abus de confiance en tous genres.
lundi 19 août 2013
Rectificatif sur la civilisation d'acier
Mais qu'arrive-t-il à la cathédrale St Soblivwargeor? Rien de particulier. L'office du tourisme de la ville d'Uwens m'a fait savoir que la présente version de la cathédrale était désormais préférable. Inutile de préciser qu'elle n'est pas beaucoup plus exacte que la précédente. Elle a presque l'air menaçante comme ça. Je crois que l'office du tourisme est légèrement anticlérical. Ne ratez pas les prochaines mises à jour, ça promet d'être gratiné.
dimanche 18 août 2013
Costumes pour "La Tentation de Saint Antoine"
Grand opéra de (personne) représenté pour la 1ere fois le (jamais) à (nulle part).
Note sur le N°3. A l'acte I, Saint Antoine arrive dans un vitrail tiré par des spectres, dans un décor figurant un désert. Il importe qu'à ce moment-là le costume soit plat, mais identique à celui représenté. Fabriquez un costume qui soit pliable.
Note sur le N°3. A l'acte I, Saint Antoine arrive dans un vitrail tiré par des spectres, dans un décor figurant un désert. Il importe qu'à ce moment-là le costume soit plat, mais identique à celui représenté. Fabriquez un costume qui soit pliable.
Note sur N°4. Les animaux peuvent le plus simplement être composés de deux acteurs, un avant et un arrière, portant une civière sur laquelle doit reposer l'enceinte, le tout dans un costume de rhinocéros ou de taureau en tissu.
Extrait de l'acte I: la harangue du diable (récitatif)
"J'ajuste le fer de lance du diable! Du diable j'ajuste le fer de lance:
Les danses de corail,
Les sabots de vent
Les cornes d'écume
Les queues d'orage!
J'attise les flammes au fond des mers!
Et ce Dieu mangeur de crustacés mangera des cuirassés par tous les pores de l'Egypte!
A moi, citrouilles, cervelles à vapeur, citrons à hélices et à voiles!
Orgueils montés sur les vagues, tempêtes! Ouragans à aubes,
Crépuscules dont les pieuvres sont les matelots!
J'ajuste ce diable rond comme un ballon.
Un oeil en crabe et l'autre en infini de vapeur sifflante..."
vendredi 16 août 2013
La civilisation d'acier (3)
Je ne sais comment expliquer l'apparition du spectre du désordre dans le sous-sol d'un bar entre deux frères à une heure qu'on situerait entre deux et quatre heures du matin. Voilà le rapport de la police, on peut s'y fier vu qu'elle a assisté à toute la scène. Un groupe turbulent a envahi le sous-sol et là, quelqu'un a cassé la télé, nul ne peut dire qui. Comme on allait en venir aux coups, il fut décidé que chacun était responsable et qu'on se cotiserait pour la rembourser. Il y eut des râleurs. Un avocat (celui avec des lunettes qui fait peur) proposa qu'on tire au sort qui payerait. On l'approuva. Le sort désigna le plus jeune de deux frères. Très embarrassé, celui-ci hésita, sous un flot grandissant de murmures, puis souffla à son frère qu'il n'avait pas d'argent. On le traita de menteur. Son frère répondit qu'il n'en avait pas davantage. Il le traita de menteur. Redoublement de murmures, dégénérant en cris et en insultes.
Et là on ne sait trop comment ils en sont venus à se battre.D'aucuns disent que c'est à cause de l'émission qu'ils regardaient avant de casser la télé (figurant deux personnes se battant au couteau), d'autres accusent la lumière rouge des néons du night-club d'en face. Quelqu'un dit avoir aperçu Slender Man. J'ai un faible pour l'hypothèse de la musique: en entrant quelqu'un aurait mis en marche un vieux phonographe qui se serait mis à crachoter "une musique de spectre". Bref ils se sont battus et le "spectre" a commencé à prendre des paris sur qui en sortirait le moins mal en point. Il paraît que les deux ont été sérieusement blessés et qu'il a fallu en achever un. Ce n'est pas sûr.
jeudi 15 août 2013
A l'assaut de Bimblikand
Assez parlé des décideurs invisibles pour l'instant: ici, je parle de quelques pions. Lors de l'assaut sur Bimblikand, le hasard a réuni dans le même trou deux étudiants égarés; l'un, Honoré Klogon, s'est engagé dans l'expédition de la WM pour payer ses études, l'autre, Jean-Pierre Sodikro, a été mobilisé et versé dans la protection civile. Il est logique que l'un et l'autre se précipitent vers la ville, au moins pour se mettre à l'abri.
Ah, qu'est-ce que je vous disais: c'est fragile, ces engins. Mais vu sa position, ce vaisseau a sûrement été victime d'un regrettable accident. Je vois ça d'ici: le capitaine s'est pris la jambe de bois dans un défaut du plancher et sa pipe a été projetée tête la première dans la Sainte-Barbe.
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