mercredi 25 septembre 2013

la civilisation d'acier (6)

Nouvelle bataille parlementaire, cette fois autour du scandale des cloches. En effet, le bureau du patrimoine s'étant opposé à la destruction de vieilles horloges cosmiques du Moyen-Âge et cadrans solaires dans les lieux de culte principaux (soutenu en cela par un certain nombre de syndicats et d'associations de consommateurs), les carillons constituent le dernier moyen légal de savoir l'heure en attendant que la chambre des sciences aie réglé la question de sa mesure, de sorte que l'Eglise, rapidement et de façon surprenante, a inconsciemment repris une influence considérable. Tout le monde prête l'oreille au son des cloches, que ce soit lorsque les heures sonnent ou quand on célèbre une fête religieuse. Une commission préfectorale conduite par des personnalités proches du parti Progrès & Progrès et du gauche gauche parti de gauche de gauche a alerté le gouvernement sur le danger que représente cette innommable régression des moeurs. Selon eux, l'Eglise abuse d'un arrêté pris précédemment et reconnaissant les carillons comme d'intérêt public, l'utilisant pour ramener des fidèles dans ses temples. Ils prennent comme symptôme le projet de nouvelles églises dans les quartiers hors de portée de celles existantes (habilement dissimulées sous l'appellation de temporium) et de nouvelles statues dans les niches où d'anciens révolutionnaires les avaient fracassées: on craint une nouvelle époque de fanatisme barbare.
La commission a également pointé du doigt le regain de vitalité d'anciens cultes lunaires; deux messes lunaires en pleine nuit, qui n'étaient plus sonnées depuis deux siècles, sont de nouveau sonnées. On parle de tapage nocturne, d'autant que, plus curieux encore, ces manifestations trouvent des adorateurs pour y répondre en chantant.

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