mardi 4 janvier 2011

Ode à la gloire des mouches

S'il existe présentement un vous un peu concret auquel je m'adresse, n'hésitez surtout pas à dire ce que vous en pensez car c'est un essai.
Du haut, très haut de la commode,
Du plafond je scrute vos têtes basses et honteuses,
Vos poitrails soumis, noblesse chevaline, noblesse bovine, noblesse ovine.
En silence j'aspire à la grandeur des maîtres mystiques,
Bordés de pourpre comme d'un fringant manteau de cuir vert
En silence j'admire l'élégance cuirassée des mouches.
En silence j'admire la laideur cuirassée des mouches.
En silence j'admire la souplesse cuirassée des mouches.
En silence j'admire la puissance cuirassée des mouches.
Ton nom se confie à moi de la faiblesse coupable de ton âme.
Avec adresse.  
Mon silence conseille le règne draconnien des mouches.
Mon silence affrète un navire.
Nous ne pensons qu'à vous retrouver, au loin sur l'île de Rhodes; où les Grecs
Bien Grecs et Rhodiens sculptaient, pensifs, des arabesques;
Mollement nous n'envisageons
qu'être vôtres de nouveau, et nous poser sur votre épaule molle et soumise.
Au coeur palpitant et suant de la foule endeuillée,
Mes yeux archéologues de ta vieille âme rassie
scrutent la purulence magnifique des mouches.

La mouche croise ses pattes musculeuses sur le tableau noir...
Avec élégance et grâce encore, vieille gisante de chevalière croisée de retour des croisades
Vieux gisant de roi ou de reine des mouches ailées membraneusement...
Ne pleurez pas son âme simple exilée au fin fond labyrinthique de cette dépouille répugnante,
Laquelle n'est que la pénultième de la pénultième de la pénultième de l'infinie
De la dernière de la dernière de l'infinie dernière de la dernière des mouches
En silence resplendit la douloureuse infinité des mouches
Pantins de cendre squelettiques avides de me survivre!
En silence j'admire avec rancoeur la perfide charité des mouches...

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